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Il est tout de même extraordinaire de voir que les médias mainstream, téléguidés par l’axe USA-OTAN mettent toutes les démarches du gouvernement éthiopien en question, et ce, dans le strict objectif de trouver une lueur d’espoir de sortir de ce bourbier dans lequel cet axe s’est totalement empêtré.
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Éthiopie : l’hystérie occidentale bat son plein
Il est tout de même extraordinaire de voir que les médias mainstream, téléguidés par l’axe US-OTAN mettent toutes les démarches du gouvernement éthiopien en question, et ce, dans le strict objectif de trouver une lueur d’espoir de sortir de ce bourbier dans lequel cet axe s’est totalement empêtré.
Dans son nouvel article du 19 novembre, RFI évoque le recrutement des chauffeurs de taxi comme indicateur par la ville d’Addis Abeba.
Environ 300 chauffeurs de taxi suivent une formation dispensée par la mairie d’Addis Abeba. « Tous les citoyens doivent être les yeux et les oreilles du gouvernement. Ils doivent absolument contribuer. » Selon Tibebu Bekele, du bureau de la Culture et des Arts de la ville, les chauffeurs sont en lien étroit avec les autorités. « Ils savent où aller et comment faire des signalements. On leur a même donné des consignes. Ils peuvent faire des signalements dans les commissariats ou via un centre d’appel dédié. »
Mais qu’est-ce qui dérange tant l’axe colonialiste dans cette démarche du gouvernement éthiopien ? N’est-ce pas le droit légitime d’un état de se défendre, et ce, en s’appuyant sur ses capacités internes et en se faisant aider par son propre peuple ?
D’ailleurs dans cet article, bien qu’on veuille mettre en cause cette décision, l’avis des citoyens et chauffeurs reflète très bien ce qui se passe sur le terrain :
« Alemayehu est chauffeur depuis deux décennies. Il dénonce les individus suspectés de soutenir le parti tigraient du TPLF. “Nous n’avons qu’une seule Éthiopie, rien ne se trouve au-dessus d’elle, il faut la défendre. Le TPLF est désigné comme organisation terroriste. Donc il est impossible de vivre en sachant qu’il y a des partisans du TPLF parmi nous.”
Les échecs se multiplient pour l’axe US-OTAN. En effet, depuis le lancement d’un appel mardi 10 août à “tous les Éthiopiens aptes et majeurs” pour rejoindre les forces armées, un rapprochement avec l’axe de l’Est et notamment avec l’Iran, interdiction de l’acheminement d’armes et de munitions sous prétexte d’aides humanitaires via des ONG occidentales et enfin, le début de la création d’une alliance de facto Érythrée/Éthiopie rien ne va plus pour cet axe déstabilisateur.
L’accumulation des échecs est tellement imposante qu’en Israël, on est allé jusqu’à manipuler l’opinion éthiopienne pour qu’au final, “les Juifs éthiopiens réclament un pont aérien pour évacuer d’urgence une dizaine de milliers de leurs proches restés au pays”.
Il est clair que tout ceci est une mise en scène afin de fournir le prétexte nécessaire pour une nouvelle déstabilisation et intervention Otano-US.
La machine à propagande de l’Occident n’arrive pas à provoquer les divisions tant attendues au sein de la population éthiopienne. L’Éthiopie est un pays uni et fait partie des rares pays d’Afrique qui n’a pas été colonisée et ce n’est pas si anodin que cela.
2. L’impérialisme français : Voilà le plus grand ennemi
La sécurisation des sources de matières premières et des parts de marché des entreprises françaises d’une part et le besoin de promouvoir son industrie d’armement d’autre part ont ravivé un activisme d’ingérence dont les derniers évènements au Mali ne sont que des illustrations.
Les dangers engendrés par l’impérialisme et par sa politique agressive se sont aggravés. La situation actuelle réclame donc l’unité d’action de toutes les forces vives pour mettre en échec les complots ourdis contre le Mali. Le combat que mène Paris a pour arène la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, l’Union africaine et l’Union européenne.
Le Mali, par la voix de son Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a remporté des succès devant l’Assemblée générale des Nations-Unies dans le combat pour sa survie qu’il a gagné les esprits et les cœurs dans le monde entier. Les événements au Sénégal, au Burkina et au Niger ont ainsi confirmé la justesse de ce combat.
La France veut continuer de mener au Sahel une action politique et économique sans se heurter à la concurrence de la part d’un autre pouvoir étatique. Avec l’assurance d’y trouver des matières premières pour tourner ses usines ainsi que des débouchés pour une partie de ses exportations.
Un rapide coup d’œil sur les évolutions des importations et des exportations de l’Afrique ces dernières décennies permet d’en conclure la perte d’influence économique française et européenne sur le continent. Le rapport d’Hervé Gaymard (réalisé pour le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères) utilise l’expression “déclin relatif” pour qualifier l’évolution des échanges entre l’hexagone et le continent. Ce dernier qui porte un titre significatif “Relancer la présence économique française en Afrique : l’urgence d’une ambition collective à long terme” résume comme suit la situation :
Le rapport signale que le “déclin des parts de marché françaises est particulièrement marqué en Afrique francophone, de 25 % en 2000 à 15 % en 2017. Une étude de la COFACE (Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur) datée de 2019 précise que tous les grands secteurs d’exportation, à l’exception de l’aéronautique, sont touchés par ce ‘déclin relatif’ : Machines, appareils électriques, pharmacie, automobile, blé, etc. La perte de ces parts de marché selon cette étude provient de ‘la fulgurante progression de la Chine […] En Afrique de l’Ouest, la percée de la Chine est encore plus notable si l’on inclut Hong Kong, qui s’est imposé comme un acteur important avec des gains de parts de marché de l’ordre de 10 points’.
La différenciation et la hiérarchisation de l’économie-monde contemporaine de dimensions planétaires résultent tant des opérations du capital concentré que des rapports de domination et de dépendance politiques entre États, dont le rôle ne s’est nullement réduit, même si la configuration et les mécanismes de cette domination se sont modifiés. La genèse du régime d’accumulation mondialisé à dominante financière relève autant de la politique que de l’économie. Ce n’est que dans la vulgate néo-libérale que l’État est ‘extérieur’ au ‘marché’. Le triomphe actuel du ‘marché’ n’aurait pu se faire sans les interventions politiques répétées des instances politiques des États capitalistes les plus puissants (en premier lieu, les membres du G7).
La même période qui voit se déployer ce ‘déclin relatif’ se caractérise en effet également par un changement de la doctrine militaire française. Le livre blanc de la défense de 2013 s’inquiète ainsi de la ‘montée en puissance des pays émergents Pays émergents les pays émergents désignent la vingtaine de pays en développement ayant accès aux marchés financiers et parmi lesquels se trouvent les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Ils se caractérisent par un ‘accroissement significatif de leur revenu par habitant et, de ce fait, leur part dans le revenu mondial est en forte progression’.
Il déduit ensuite de ce diagnostic des axes stratégiques prioritaires de défense vers ‘le Sahel, de la Mauritanie à la Corne de l’Afrique, ainsi qu’une partie de l’Afrique subsaharienne [qui] sont également des zones d’intérêts prioritaires pour la France, en raison d’une histoire commune, de la présence de ressortissants français, des enjeux qu’elles portent et des menaces auxquelles elles sont confrontées’.
L’impérialisme français est plus actif et plus agressif. D’ailleurs, la sécurisation des sources de matières premières et des parts de marché des entreprises françaises d’une part et le besoin de promouvoir son industrie d’armement d’autre part ont ravivé un activisme d’ingérence dont les derniers évènements au Mali ne sont que des illustrations.
Avec Maliweb.net
3. Blinken en tournée africaine ; analyse :
Le secrétaire d’État américain effectue une tournée en Afrique. Au cours de son étape au Nigeria ce vendredi 19 novembre, Antony Blinken a annoncé que les États-Unis vont organiser un sommet dans un mois avec les dirigeants africains pour renforcer les liens avec le continent. Antony Blinken poursuit sa visite samedi au Sénégal. Des entretiens sont prévus avec le président Macky Sall –qui assurera la présidence de l’Union africaine à partir de février 2022- et la ministre des Affaires étrangères Aïssata Tall Sall.
Comment peut-on analyser cette tournée africaine de Blinken ?
Que signifie cette visite au Nigeria, mais surtout au Sénégal, où l’Africom n’a pas réussi à atteindre ses objectifs durant toutes ces années ?
Luc Michel, géopoliticien nous en dit plus.